Hamed Diane SEMEGA, Haut-commissaire de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS), en fin de mandat, aura réussi à inscrire son nom parmi les noms des grands bâtisseurs de cette organisation regroupant la Guinée, le Mali, la Mauritanie et le Sénégal. Cet ancien ministre malien, qui s’apprêtait, dit-on, à se lancer dans la bataille présidentielle, en 2021, a pleinement inscrit son mandat dans la lignée de ses prédécesseurs qui ont eu à cœur de maintenir le cap des réformes de l’OMVS, comme son ami, l’actuel ministre mauritanien des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Merzoug, qui a passé près de 12 ans à la tête de cette structure de coopération sous-régionale exemplaire en Afrique.
Hamed Diane Séméga a mis toute son expérience passée à travailler dans le secteur minier comme consultant en administration de projets miniers, au Mali et à l’international, puis comme homme politique de premier plan pendant durant toute la durée du mandat du président Amadou Toumani Touré, au profit d’une organisation qui aura passé un autre cap sur la voie de la consolidation de ses grands acquis de développement et d’intégration sous-régionale.
En termes de bilan, l’on peut dire que le mandat du Malien Hamed Diane SEMEGA est des plus réussi, après celui de notre compatriote Merzoug qui a passé près de trois mandats à la tête de l’OMVS. En effet, des réformes opérées, des actions à caractère social marqué, une modernisation de l’ordonnancement juridique et de l’administration, avec une forte implication des Etats membres et des cadres de l’Organisation passent parmi les actes les plus positifs posés par l’actuel Haut-commissaire de l’OMVS. C’est également à lui que l’on doit la refondation programmatique, la réadaptation institutionnelle, l’adoption d’une approche programme évolutive et la structuration de la coopération technique et financière. C’est avec lui que le PGIRE, dont la phase II courrait jusqu’à fin 2021, a bénéficié d’un important financement estimé à 240,5 millions de $US dont un montant de 212,5 millions de $US accordé par l’IDA, 16 millions de $US par le FEM et une contrepartie de 12 millions de $US des Etat Membres de l’OMVS. A ce financement, s’ajoute le don du Royaume des Pays-Bas d’un montant de 11 millions d’euros pour le Trust Fund III, comme partie intégrante du Projet.
Le PGIRE visait simultanément à accroître les usages productifs de l’eau et à permettre la croissance macro-économique tout en sauvegardant la santé et les moyens de subsistance des communautés vulnérables dans le bassin du fleuve.
Lors de la commémoration des 50 ans de l’OMVS à Nouakchott, en mars dernier, l’occasion a été offerte au Haut-commissaire de refaire le parcours historique d’une organisation citée en exemple d’intégration sous-régionale. Il a ainsi dressé le bilan des réalisations de l’organisation au cours des cinquante dernières années, passant en revue l’historique de ses ouvrages et les perspectives d’avenir de son action qui intègrera le changement climatique grâce à, l’élaboration d’un plan d’investissement climatique pour faire du bassin un espace résilient et prospère. Dans le cadre des perspectives de l’organisation, il a indiqué que le volet partenariat a été renforcé à travers le Réseau Africain des Organismes de Bassins (RAOB), le Réseau International des Organismes de Bassin (RIOB), mais également grâce à l’opérationnalisation du comité consultatif des partenaires et le comité de bassin pour donner corps à une vision d’organisation gage d’intégration réussie au service de la paix et du développement.
Témoignant du rôle majeur du bassin du fleuve Sénégal dans le développement local, le président du conseil des ministres, M. Serigne Mbaye Thiam ministre d’eau et de l’assainissement du Sénégal, avait fait le point sur le parcours de l’organisation et les interventions qui ont permis, grâce à la maitrise et à la mobilisation, en permanence, de l’eau douce en quantité suffisante, de dégager d’énormes potentialités qui ont impacté significativement l’économie des pays dans leurs principaux secteurs vitaux. Il a souligné que la célébration de cet évènement constitue l’occasion de procéder à une évaluation objective du chemin parcouru et de procéder à une planification dynamique pour affronter les nouveaux défis de toutes sortes (sécuritaires, climatiques, économiques, politiques…). M. Serigne Mbaye, a également remercié le Haut-Commissaire de l’OMVS et tout le personnel des Sociétés ainsi que leurs équipes pour la bonne organisation de cet évènement ; mais aussi tous les partenaires pour le soutien précieux et constant qu’ils apportent aux programmes de l’OMVS.
Sid Mhamed Ould Mhaymed, Dakar (Sénégal)