L’Association Mauritanienne d’Aide aux Malades Indigents (AMAMI) a organisé samedi 28 mai 2022 dans ses locaux à Nouakchott, un atelier de restitution d’une étude qu’elle a réalisée, avec l’appui du Global Fund Financement (GFF), portant sur l’analyse et le suivi budgétaire des dépenses en matière nutritionnelle.
Plusieurs responsables d’associations de la société civile actifs dans le domaine de la nutrition, de la santé et du développement, se sont réunis samedi 28 mai 2022 à Nouakchott, sur invitation de l’ONG AMAMI qui tenait à partager avec eux une étude qu’elle a réalisée sur l’analyse et le suivi budgétaire des dépenses allouées à la nutrition en Mauritanie.
L’étude menée par un bureau de consultants indépendant a porté sur l’état de financement de la nutrition en Mauritanie entre 2019 et 2022. L’étude commence par un rappel des principaux documents stratégiques adoptés, notamment le plan stratégique multisectoriel sur la nutrition qui remplace le Plan d’action intégré de la nutrition qui était en vigueur. L’étude a porté sur les zones prioritaires et les principaux groupes cibles, notamment les enfants de moins de 5 ans, les femmes enceintes et les femmes en âge de procréer, les adolescentes en particulier.
Parmi les documents de référence, le consultant a également cité la Feuille de route 2016-2020 du mouvement SUN, les ODD, les directives de l’assemblée nationale mondiale de la santé de 2012, la Stratégie de croissance accélérée et de prospérité partagée (SCAPP) 2016-2030 et enfin, la Stratégie africaine de la nutrition 2015-2025.
Par la suite, le consultant a présenté le cadre commun des résultats, avec ses six axes stratégiques, ses effets et les institutions de mise en œuvre. Il a fait remarquer que les dépenses liées à la nutrition représentent moins de 1% du PIB, avec des chutes d’année en année, alors que l’Etat mauritanien s’était engagé sur le plan international, à l’instar de tous les pays, à maintenir la nutrition à 5% du PIB. Depuis quelques années, les acteurs déclarent avoir constaté un regain d’intérêt des autorités mauritaniennes par rapport aux questions liées à la nutrition, bien que le niveau des dépenses reste encore timide, selon eux.
De là, le constat tiré par les acteurs sur la nécessité de déployer un plaidoyer fort et renforcé auprès des autorités concernées par la problématique, en particulier le Ministère de la Santé.
C’est dans ce cadre qu’un groupe d’ONGs mené par AMAMI, sous financement du GFF, compte lancer des « Journées Portes Ouvertes » en direction des députés de l’Assemblée Nationale, tout en prenant conscience que le plaidoyer doit débuter dès les prémisses de la préparation du budget, notamment au niveau de la préparation macro.
Moulaye Mehdi Moulaye Zeine, président de l’ONG AMAMI et de la Plateforme SUN de la société civile a expliqué qu’il y a un fort engagement du gouvernement de la Mauritanie par l’achat des ATP (en effet, 95% des ATP sont prise en charge par Taazour). Cette initiative peut encore être améliorée, selon lui, soulignant que les partenaires y compris GFF sont disponible pour l’accompagnement. Les OSC devraient veiller à ce que les engagements de la Mauritanie soient concrètement mis en pratique.
A l’issue de l’atelier, les participants ont décidé de créer un comité restreint ad-hoc qui se chargera du plaidoyer auprès du Ministère de la Santé et des parties prenantes. Ils se sont réjouis cependant du fait que la Mauritanie va lancer en 2023, un budget programme qui permettra un suivi plus facile des dépenses par rubrique clairement identifiée.
A noter que l’ONG AMAMI a lancé une série de formations sur la nutrition à l’intérieur du pays. Celle-ci se poursuivra au niveau de Nouakchott en direction de la société civile et inclura des séances de sensibilisations auprès des parlementaires.
Avaient assisté à la rencontre sur la restitution de l’étude sur l’état de financement de la nutrition, le vice-président de la coalition GFF Mauritanie et quelques responsables d’ONGs nationales et internationale actifs dans le domaine de la santé, de la nutrition et du développement.
Cheikh Aïdara