Le ministère du Pétrole, des Mines et de l’Énergie annonce qu’à compter d’aujourd’hui, 15 juillet 2022, il a été décidé une relative augmentation des prix des carburants à raison de 11.5 MRU, pour le litre de gasoil, et 13 MRU, pour le litre d’essence. Le communiqué du MPME précise que, « en dépit de l’augmentation susmentionnée, qui reste relative, l’État maintient une subvention du prix du carburant à hauteur de 29 Ouguiyas nouvelle par litre de gasoil et de 21,5 Ouguiyas nouvelle par litres d’essence en considérant les prix internationaux en vigueur », précisant que « les prix du gaz domestique restent inchangés. »
Dans une économie libérale, comme la nôtre, l’indexation des prix – et pas seulement du carburant à la pompe – répond à la fluctuation du marché. Le bon sens voudrait que les prix soient continuellement réadaptés en fonction des tendances du marché international. Illustrations : Le Maroc voisin connait la plus forte inflation des prix à la pompe dans la zone, selon les données compilées par Global Petrol Prices (GPP). Rien qu’en un mois, à la fin février 2022, mois qui concorde au conflit russo-ukrainien, le Maroc a vu le prix de son carburant augmenter de 5,7% !
Mais, en termes de cherté du carburant à la pompe, le royaume chérifien n’est que numéro 2 dans le Monde arabe, derrière la Jordanie, et devant le Soudan. Dans le monde, 63 pays ont des prix de l’essence fluctuant entre 1,7 USD le litre (62,5 MRU) et 3,02 USD (110,23 MRU), selon le Global Petrol Prices. Pour le diesel (gasoil), ils sont 52 pays à proposer le litre à la pompe entre 1,7 USD et 2,8 USD.
Ce qu’il faut comprendre, c’est que si les pays producteurs peuvent se permettre de vendre à des prix réduits, parce qu’ils se ravitaillent à la source, ceux, comme la Mauritanie, qui achètent sur le marché mondial, sont soumis à la loi du marché. Pour des raisons sociales, le gouvernement a toujours « soutenu » fortement le maintien des prix du carburant à un seuil tolérable parce que l’essence commande les autres produits mais il le fait au détriment contre les lois du marché et de la politique libérale adoptée depuis le milieu des années 80 du siècle dernier.
Ce que beaucoup ignorent, c’est également que le « gain » (en taxes) est reconverti en investissements sociaux dans les routes, les écoles, les hôpitaux et l’appui aux couches défavorisées. Une façon de prendre aux riches, qui ont parfois des parcs automobiles impressionnants, pour donner aux pauvres dont le « carburant » a pour nom produits de première nécessité que le gouvernement doit s’employer à garantir à des prix abordables.
Sneiba Mohamed