Au ministère des pêches et de l’économie maritime, rien ne va plus depuis l’arrivée aux commandes de Mohamed Ould Abidine Ould M'Ayiif, pourtant un homme du sérail censé connaître le domaine où il a servi des décennies durant. Mais entre les paroles et les actes, il y a un gouffre énorme, surtout quand on veut "commander" après avoir été longtemps "aux ordres".
Le ministre qui ne reçoit ses plus proches collaborateurs que sur rendez-vous semble être aussi un adepte du dosage tribal. Le conseil des ministres où il a proposé un Jekani à la place d'un autre, sans aucun scrupule pour la compétence, en est la preuve preuve éloquente.
Ces dysfonctionnements quoique inattendus ont commencé par le clash entre le ministre et le directeur de la Marine marchande qui, tout en reconnaissant l'Autorité d’Ould M’Ayiif sur le Département, a dénoncé, de vive voix l’immixtion de la hiérarchie dans des dossiers relevant de l'expertise de la DMM.
Les menaces de grève de ces dernières semaines dénotent, elles aussi, d'un malaise profond que les réponses du ministre à l'assemblée nationale n'ont fait qu'exacerber.
Le secteur de la pêche, notamment sa composante artisanale qui fait vivre des dizaines de milliers de personnes, en emplois directs, et un nombre inestimable d'autres en activités connexes, doit être géré de manière raisonnée - raisonnable - loin des ego et des règlements de compte.
C’est d’autant plus vrai que la politique volontariste de l’Etat cherche à orienter les Mauritaniens vers en secteur d’activité longtemps laissé entre les mains des étrangers alors qu’il est pourvoyeur de devises et d’emplois et qu’il joue même un rôle primordial dans la sécurité nationale (sécurité alimentaire).
D’aucuns considèrent que le président de la République Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, doit s’impliquer directement dans les orientations à donner aux responsables du secteur pour éviter les dérives actuelles qui rappellent fort justement dans les travers de ce que dit le dicton « tomber de Charribde en Sylla. »
Sid Mhamed Ould Mhaymed