Une mission conjointe entre le Ministère des Affaires Sociales, de l’Enfance et de la Famille (MASEF) et le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) a constaté lors de sa tournée effectuée dans sept Wilayas, entre le 18 août et le 3 septembre 2022, les difficultés majeures rencontrées par les plateformes de lutte contre les Violences Basées sur le Genre (VBG) créées il y a plus d’une année.
Du 18 août au 3 septembre 2022, une mission conjointe MASEF-UNFPA a sillonné les régions de l’Inchiri, de l’Adrar, du Tiris-Zemmour, de Dakhlet-Nouadhibou, du Tagant, du Trarza et du Brakna. L’objectif de la mission conduite par Mme Aïchetou Sidi, Directrice adjointe chargée de la famille, de la promotion féminine et du Genre au MASEF et par Mme Khadijetou Lô, Chargée de Programme Genre et Droits Humains à l’UNFPA, était à la fois fastidieux et complexe.
Il s’agissait entre autres de faire l’état des lieux des sept plateformes multisectorielles de lutte contre les VBG mises en place en 2021 dans les sept régions citées, notamment l’état de mise en œuvre des plans d’action, l’analyse des forces et faiblesses de ces structures, pour en tirer des recommandations. La mission devait également renouveler son plaidoyer auprès des autorités régionales et communales pour un plus grand ancrage de ces plateformes dans le dispositif administratif local. Elle devait également recueillir les données sur les cas de violences enregistrés, actualiser la liste des membres et identifier les besoins pour la planification 2023.
La réussite dépend souvent des autres
Les observateurs ont constaté que là où d’autres acteurs s’impliquent, en l’occurrence des ONG internationales comme Medico Del Mundo (MDM), World Vision, Terre des Hommes, Save The Children, ou quelques rares acteurs nationaux, comme la Garde Nationale ou l’Association Mauritanienne pour la Promotion de la Famille (AMPF), les plateformes de lutte contre les VBG marchent. C’est le cas au Brakna où deux antennes ont été installées à Aleg et à Boghé avec l’appui de MDM, ou encore à Nouadhibou avec MDM et Save The Children. C’est encore dans ces deux régions, en plus de l’Inchiri, où l’implication des maires a été jugée de déterminante dans la performance des plateformes.
L’absentéisme de certaines Directrices régionales du MASEF pointé du doigt
Selon les témoignages recueillis auprès de sources proches des plateformes au niveau de l’Inchiri notamment et du Trarza, l’absentéisme des directrices régionales du MASEF qui président les plateformes ainsi que leur faible implication ont lourdement pesé sur leur fonctionnement. Ajoutée à cela, l’absence de ressources financières. Selon les mêmes sources, le MASEF pourtant saisi n’a pas encore répondu aux requêtes qui lui ont été adressées par les responsables des plateformes et aucun n’a pu mobiliser des ressources ailleurs.
Quelques résultats encourageants
Malgré les difficultés auxquelles elles font face, plusieurs plateformes tentent cependant de mener leurs activités, avec des séances de travail ponctuelles, des activités de sensibilisation menées à l’occasion, ainsi que des cas de violences répertoriés, même en l’absence d’outils de collectes efficaces. D’où des résultats mitigés, notamment au Trarza où les taux faibles déclarés, 15 cas en une année, semblent souffrir d’une irrégularité dans la collecte, même si la région est connue pour sa faible prévalence en VBG. Même cas en Inchiri où les acteurs parlent de forte prévalence alors que les chiffres annoncés sont très bas.
En termes de cas répertoriés et de prévalence, Nouadhibou vient en tête parmi les 7 régions, avec 197 cas depuis 2021, suivi de l’Adrar, 65 cas, Tiris-Zemmour avec 59 cas, Brakna (52), Tagant (41) et Inchiri (6). La plupart des cas sont liés aux violences conjugales, violences physiques et morales, violences économiques, abandon de foyer, etc.
Des solutions pour rendre les plateformes performantes
Selon les experts, les plateformes en difficulté pourraient réaliser les objectifs escomptés si les directrices régionales du MASEF étaient plus présentes et s’impliquaient davantage et si leur staff ainsi que les membres des plateformes étaient dotés de plus de compétence dans le domaine des VBG. Ils ont évoqué aussi la nécessaire implication des autorités régionales ainsi que celle des conseils régionaux et municipaux, en plus des moyens financiers pour la mise en œuvre des plans d’action.
Autre insuffisance à corriger, d’après les experts, la création de bases de données formelles et fiables, ainsi que l’adoption d’outils de collecte efficaces pour la remontée de l’information.
Parmi les difficultés pratiques posées aux plateformes, l’apparition de nouvelles formes de violences et les arrangements à l’amiable qui spolient les survivant(es) en l’absence de toute assistance judiciaire, de toute forme de prise en charge et de tout centre d’accueil.
De l’utilité des plateformes de lutte contre les VBG
Il est pourtant admis que les plateformes de lutte contre les VBG constituent un cadre d’échanges, de collaboration, de référence et de contre référence au niveau régional entre tous les acteurs intervenant dans la problématique, services de l’état et société civile. Outre les réunions mensuelles, les membres de la plateforme doivent également faire le point une fois par trimestre. Ils doivent se réunir chaque fois qu’un cas est signalé, produire des rapports et des notes de suivi des cas, y compris la prise en charge psychosociale des survivants et le suivi judiciaire .
A noter que toutes les plateformes ont été équipées en outils informatiques, imprimantes laser, armoires, chaises, ainsi que tout le matériel bureautique au complet.
Sources d’espoir, des autorités locales, comme les maires d’Aleg, d’Akjoujt et de Nouadhibou sont cités en exemple pour leur engagement contre les VBG et pour leur leadership au sein des plateformes mises en place dans leur région, ce qui renforce la crédibilité de leurs structures au sein des populations et des partenaires.
Cheikh Aïdara
Une mission conjointe entre le Ministère des Affaires Sociales, de l’Enfance et de la Famille (MASEF) et le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) a constaté lors de sa tournée effectuée dans sept Wilayas, entre le 18 août et le 3 septembre 2022, les difficultés majeures rencontrées par les plateformes de lutte contre les Violences Basées sur le Genre (VBG) créées il y a plus d’une année.
Du 18 août au 3 septembre 2022, une mission conjointe MASEF-UNFPA a sillonné les régions de l’Inchiri, de l’Adrar, du Tiris-Zemmour, de Dakhlet-Nouadhibou, du Tagant, du Trarza et du Brakna. L’objectif de la mission conduite par Mme Aïchetou Sidi, Directrice adjointe chargée de la famille, de la promotion féminine et du Genre au MASEF et par Mme Khadijetou Lô, Chargée de Programme Genre et Droits Humains à l’UNFPA, était à la fois fastidieux et complexe.
Il s’agissait entre autres de faire l’état des lieux des sept plateformes multisectorielles de lutte contre les VBG mises en place en 2021 dans les sept régions citées, notamment l’état de mise en œuvre des plans d’action, l’analyse des forces et faiblesses de ces structures, pour en tirer des recommandations. La mission devait également renouveler son plaidoyer auprès des autorités régionales et communales pour un plus grand ancrage de ces plateformes dans le dispositif administratif local. Elle devait également recueillir les données sur les cas de violences enregistrés, actualiser la liste des membres et identifier les besoins pour la planification 2023.
La réussite dépend souvent des autres
Les observateurs ont constaté que là où d’autres acteurs s’impliquent, en l’occurrence des ONG internationales comme Medico Del Mundo (MDM), World Vision, Terre des Hommes, Save The Children, ou quelques rares acteurs nationaux, comme la Garde Nationale ou l’Association Mauritanienne pour la Promotion de la Famille (AMPF), les plateformes de lutte contre les VBG marchent. C’est le cas au Brakna où deux antennes ont été installées à Aleg et à Boghé avec l’appui de MDM, ou encore à Nouadhibou avec MDM et Save The Children. C’est encore dans ces deux régions, en plus de l’Inchiri, où l’implication des maires a été jugée de déterminante dans la performance des plateformes.
L’absentéisme de certaines Directrices régionales du MASEF pointé du doigt
Selon les témoignages recueillis auprès de sources proches des plateformes au niveau de l’Inchiri notamment et du Trarza, l’absentéisme des directrices régionales du MASEF qui président les plateformes ainsi que leur faible implication ont lourdement pesé sur leur fonctionnement. Ajoutée à cela, l’absence de ressources financières. Selon les mêmes sources, le MASEF pourtant saisi n’a pas encore répondu aux requêtes qui lui ont été adressées par les responsables des plateformes et aucun n’a pu mobiliser des ressources ailleurs.
Quelques résultats encourageants
Malgré les difficultés auxquelles elles font face, plusieurs plateformes tentent cependant de mener leurs activités, avec des séances de travail ponctuelles, des activités de sensibilisation menées à l’occasion, ainsi que des cas de violences répertoriés, même en l’absence d’outils de collectes efficaces. D’où des résultats mitigés, notamment au Trarza où les taux faibles déclarés, 15 cas en une année, semblent souffrir d’une irrégularité dans la collecte, même si la région est connue pour sa faible prévalence en VBG. Même cas en Inchiri où les acteurs parlent de forte prévalence alors que les chiffres annoncés sont très bas.
En termes de cas répertoriés et de prévalence, Nouadhibou vient en tête parmi les 7 régions, avec 197 cas depuis 2021, suivi de l’Adrar, 65 cas, Tiris-Zemmour avec 59 cas, Brakna (52), Tagant (41) et Inchiri (6). La plupart des cas sont liés aux violences conjugales, violences physiques et morales, violences économiques, abandon de foyer, etc.
Des solutions pour rendre les plateformes performantes
Selon les experts, les plateformes en difficulté pourraient réaliser les objectifs escomptés si les directrices régionales du MASEF étaient plus présentes et s’impliquaient davantage et si leur staff ainsi que les membres des plateformes étaient dotés de plus de compétence dans le domaine des VBG. Ils ont évoqué aussi la nécessaire implication des autorités régionales ainsi que celle des conseils régionaux et municipaux, en plus des moyens financiers pour la mise en œuvre des plans d’action.
Autre insuffisance à corriger, d’après les experts, la création de bases de données formelles et fiables, ainsi que l’adoption d’outils de collecte efficaces pour la remontée de l’information.
Parmi les difficultés pratiques posées aux plateformes, l’apparition de nouvelles formes de violences et les arrangements à l’amiable qui spolient les survivant(es) en l’absence de toute assistance judiciaire, de toute forme de prise en charge et de tout centre d’accueil.
De l’utilité des plateformes de lutte contre les VBG
Il est pourtant admis que les plateformes de lutte contre les VBG constituent un cadre d’échanges, de collaboration, de référence et de contre référence au niveau régional entre tous les acteurs intervenant dans la problématique, services de l’état et société civile. Outre les réunions mensuelles, les membres de la plateforme doivent également faire le point une fois par trimestre. Ils doivent se réunir chaque fois qu’un cas est signalé, produire des rapports et des notes de suivi des cas, y compris la prise en charge psychosociale des survivants et le suivi judiciaire .
A noter que toutes les plateformes ont été équipées en outils informatiques, imprimantes laser, armoires, chaises, ainsi que tout le matériel bureautique au complet.
Sources d’espoir, des autorités locales, comme les maires d’Aleg, d’Akjoujt et de Nouadhibou sont cités en exemple pour leur engagement contre les VBG et pour leur leadership au sein des plateformes mises en place dans leur région, ce qui renforce la crédibilité de leurs structures au sein des populations et des partenaires.
Cheikh Aïdara
Une mission conjointe entre le Ministère des Affaires Sociales, de l’Enfance et de la Famille (MASEF) et le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) a constaté lors de sa tournée effectuée dans sept Wilayas, entre le 18 août et le 3 septembre 2022, les difficultés majeures rencontrées par les plateformes de lutte contre les Violences Basées sur le Genre (VBG) créées il y a plus d’une année.
Du 18 août au 3 septembre 2022, une mission conjointe MASEF-UNFPA a sillonné les régions de l’Inchiri, de l’Adrar, du Tiris-Zemmour, de Dakhlet-Nouadhibou, du Tagant, du Trarza et du Brakna. L’objectif de la mission conduite par Mme Aïchetou Sidi, Directrice adjointe chargée de la famille, de la promotion féminine et du Genre au MASEF et par Mme Khadijetou Lô, Chargée de Programme Genre et Droits Humains à l’UNFPA, était à la fois fastidieux et complexe.
Il s’agissait entre autres de faire l’état des lieux des sept plateformes multisectorielles de lutte contre les VBG mises en place en 2021 dans les sept régions citées, notamment l’état de mise en œuvre des plans d’action, l’analyse des forces et faiblesses de ces structures, pour en tirer des recommandations. La mission devait également renouveler son plaidoyer auprès des autorités régionales et communales pour un plus grand ancrage de ces plateformes dans le dispositif administratif local. Elle devait également recueillir les données sur les cas de violences enregistrés, actualiser la liste des membres et identifier les besoins pour la planification 2023.
La réussite dépend souvent des autres
Les observateurs ont constaté que là où d’autres acteurs s’impliquent, en l’occurrence des ONG internationales comme Medico Del Mundo (MDM), World Vision, Terre des Hommes, Save The Children, ou quelques rares acteurs nationaux, comme la Garde Nationale ou l’Association Mauritanienne pour la Promotion de la Famille (AMPF), les plateformes de lutte contre les VBG marchent. C’est le cas au Brakna où deux antennes ont été installées à Aleg et à Boghé avec l’appui de MDM, ou encore à Nouadhibou avec MDM et Save The Children. C’est encore dans ces deux régions, en plus de l’Inchiri, où l’implication des maires a été jugée de déterminante dans la performance des plateformes.
L’absentéisme de certaines Directrices régionales du MASEF pointé du doigt
Selon les témoignages recueillis auprès de sources proches des plateformes au niveau de l’Inchiri notamment et du Trarza, l’absentéisme des directrices régionales du MASEF qui président les plateformes ainsi que leur faible implication ont lourdement pesé sur leur fonctionnement. Ajoutée à cela, l’absence de ressources financières. Selon les mêmes sources, le MASEF pourtant saisi n’a pas encore répondu aux requêtes qui lui ont été adressées par les responsables des plateformes et aucun n’a pu mobiliser des ressources ailleurs.
Quelques résultats encourageants
Malgré les difficultés auxquelles elles font face, plusieurs plateformes tentent cependant de mener leurs activités, avec des séances de travail ponctuelles, des activités de sensibilisation menées à l’occasion, ainsi que des cas de violences répertoriés, même en l’absence d’outils de collectes efficaces. D’où des résultats mitigés, notamment au Trarza où les taux faibles déclarés, 15 cas en une année, semblent souffrir d’une irrégularité dans la collecte, même si la région est connue pour sa faible prévalence en VBG. Même cas en Inchiri où les acteurs parlent de forte prévalence alors que les chiffres annoncés sont très bas.
En termes de cas répertoriés et de prévalence, Nouadhibou vient en tête parmi les 7 régions, avec 197 cas depuis 2021, suivi de l’Adrar, 65 cas, Tiris-Zemmour avec 59 cas, Brakna (52), Tagant (41) et Inchiri (6). La plupart des cas sont liés aux violences conjugales, violences physiques et morales, violences économiques, abandon de foyer, etc.
Des solutions pour rendre les plateformes performantes
Selon les experts, les plateformes en difficulté pourraient réaliser les objectifs escomptés si les directrices régionales du MASEF étaient plus présentes et s’impliquaient davantage et si leur staff ainsi que les membres des plateformes étaient dotés de plus de compétence dans le domaine des VBG. Ils ont évoqué aussi la nécessaire implication des autorités régionales ainsi que celle des conseils régionaux et municipaux, en plus des moyens financiers pour la mise en œuvre des plans d’action.
Autre insuffisance à corriger, d’après les experts, la création de bases de données formelles et fiables, ainsi que l’adoption d’outils de collecte efficaces pour la remontée de l’information.
Parmi les difficultés pratiques posées aux plateformes, l’apparition de nouvelles formes de violences et les arrangements à l’amiable qui spolient les survivant(es) en l’absence de toute assistance judiciaire, de toute forme de prise en charge et de tout centre d’accueil.
De l’utilité des plateformes de lutte contre les VBG
Il est pourtant admis que les plateformes de lutte contre les VBG constituent un cadre d’échanges, de collaboration, de référence et de contre référence au niveau régional entre tous les acteurs intervenant dans la problématique, services de l’état et société civile. Outre les réunions mensuelles, les membres de la plateforme doivent également faire le point une fois par trimestre. Ils doivent se réunir chaque fois qu’un cas est signalé, produire des rapports et des notes de suivi des cas, y compris la prise en charge psychosociale des survivants et le suivi judiciaire .
A noter que toutes les plateformes ont été équipées en outils informatiques, imprimantes laser, armoires, chaises, ainsi que tout le matériel bureautique au complet.
Sources d’espoir, des autorités locales, comme les maires d’Aleg, d’Akjoujt et de Nouadhibou sont cités en exemple pour leur engagement contre les VBG et pour leur leadership au sein des plateformes mises en place dans leur région, ce qui renforce la crédibilité de leurs structures au sein des populations et des partenaires.
Cheikh Aïdara