Il y a quelques semaines, des activistes bloggueurs ont voulu "créer l'événement" à Washington, lors du Sommet États-Unis-Afrique, en huant le président Ghazouani et sa délégation. Geste largement blâmable, à l'aune de la morale et du patriotisme. Car, si le droit à la libre expression est reconnu à tous, d'aucuns pensent qu'il était préférable de ne pas "transporter" nos problèmes à l'étranger. Ne dit-on pas, à raison, que "le linge sale se lave en famille " ?
Ces bloggueurs crient leur saoul 24/24 sur les réseaux sociaux et ils ont plus d'opportunités de se faire entendre par ce canal qu'en apostrophant vulgairement le président de la République ! Sauf si leur objectif n'est pas de transmettre un message mais de créer le sensationnel. Ce qui est sûr est que ces individus ne nous représentent pas, ne sont nullement les porte-voix des dizaines, voire des centaines de braves Mauritaniens expatriés qui travaillent avec, comme seul souci, d'être la bonne image de la Mauritanie à l'étranger et de pouvoir aider leur pays et leurs familles par les devises qu'ils rapatrient.
C'est cette bonne image de la Mauritanie que nous avons toujours défendue. Étant un opérateur économique qui travaille dans le domaine du commerce, avec mes propres boutiques, j'ai toujours eu le souci de rassembler les Mauritaniens expatriés, pas de les diviser. C'est ma philosophie de la vie, même avant d'émigrer aux États-Unis d'Amérique et l'exil la renforcée. Malheureusement, je n'ai pu accueillir le président de la République parce que me trouvant en Mauritanie depuis plus d'un mois.
Je pense aussi que les Mauritanens - d'Amérique ou d'ailleurs - doivent cultiver l'esprit de cohésion et d'entente, comme une bonne équipe de football, pour atteindre les objectifs qu'ils se sont fixés, individuellement, mais aussi ceux qui servent la Mauritanie en tant que pays en développement qui a besoin de tous ses fils, de l'intérieur et de la diaspora. En ce qui me concerne, je peux dire, en toute modestie, que j'ai apporté mon soutien à beaucoup de jeunes mauritaniens qui ont débarqué aux Etats-Unis sans savoir réellement ce qui les attend, perdus comme dans un désert. Parce, le premier obstacle est celui de la langue, et si vous n'avez aucun soutien à vos débuts ici, il y a peu de chance que vous trouviez le bon créneau. J'essaie toujours d'aider car je suis conscient des difficultés que rencontre celui qui n'est pas dans son pays, celui qui n'est pas bien préparé à ce qui, au début, n'est qu'une aventure, une question de survie avant d'être un choix de s'exiler pour trouver un mieux vivre. Si j'ai un conseil à donner à ceux qui sont arrivés récemment ou qui réfléchissent à tenter Dame fortune par là, c'est de toujours avoir à l'esprit qu'ils sont les ambassadeurs de leur pays et que, de leur bon comportement, dépend l'accueil qui sera réservé à ceux qui viendront bien après nous. Car ne pas oublier que l'immigration fait partie des choses du monde, qu'elle se poursuivra tant que celui-ci existe et qu'elle constitue un autre type de relations entre les peuples, entre les Etats. C'est à ce titre qu'il faut bien soigner notre image de Mauritaniens et partant celui de notre cher pays.
Ceci dit, il faut reconnaître - aussi - que l'ambassade de Mauritanie à Washington a failli à sa mission en manquant de prévisibilité. Elle devait avoir les moyens de savoir ce qui allait se passer ou, au moins, l'envisager comme hypothèse. Si cela avait été le cas, on aurait pu éviter au président de la République un tel embarras, surtout qu'on a frôlé l'incident diplomatique avec la plainte déposée, semble-t-il, contre l'un des gardes de corps du Chef de l'Etat. L'incident étant maintenant derrière nous, nous devons avoir, comme consigne : plus jamais ça !
El Hakim Diakité. PO BOX 20594. New York 10009, Tél : +1 (718)-300-6375