C’est le samedi 4 février 2023 que les enfants vont remettre à la Ministre de l’Action Sociale, de l’Enfance et de la Famille (MASEF) des registres portant 10.000 signatures, résultat d’une pétition récoltée au niveau de six Wilayas du pays ainsi qu’un Mémorandum plaidoyer pour le financement de la Stratégie Nationale de Protection de l’Enfant 2020-2025.
Les enfants mauritaniens, membres du Parlement des Enfants, vont remettre à la Ministre de l’Action Sociale, de l’Enfance et de la Famille (MASEF), Mme Savia Mint N’Tahah, un Mémorandum portant plaidoyer pour le financement de la Stratégie Nationale de Protection de l’Enfant (SNPE) 2020-2025. Ce mémorandum est sous-tendu par un registre portant 10.000 signatures récoltées au niveau des Wilayas du Gorgol, du Trarza, du Brakna et des trois Wilayas de Nouakchott.
Un Mémorandum et une Pétition
La cérémonie officielle de remise du Mémorandum et de la Pétition est prévue samedi 4 février 2023 à l’hôtel Azalaï, en présence de l’Ambassadrice des Etats-Unis en Mauritanie, S.E.Mme Cynthia Kiersht, de la Cheffe de Mission de Save The Children, Mme Siw Dörte Diallo, de plusieurs partenaires nationaux et internationaux comme l’UNICEF, l’Union européenne et World Vision, entre autres.
En prélude à la cérémonie officielle
Au cours d’une conférence de presse animée mercredi 1er février 2023 par le Chargé de Communication de Save The Children, Bâ Tijane et du Directeur de l’Enfance auprès du MASEF, Mohamed Ould Sid’Ahmed, le programme de la journée du 4 février a été déclinée et comprend, outre la cérémonie officielle, des activités ludiques au Stade Olympique de Nouakchott l’après-midi.
Les origines
Il faut dire que la nouvelle SNPE est le fruit d’un long travail qui a débuté en 2016, avec le projet AFIA financé par l’Union européenne et mis en œuvre par l’UNICEF. La convention de réactualisation de la SNPE aurait même débuté bien avant, en 1999.
En 2017, plusieurs projets ont été initiés visant à promouvoir les droits des enfants et leur bien-être, comme la protection de enfants en mobilité, la table régionale de protection de l’enfant pilotée au niveau des Wilayas par les autorités administratives, ainsi que les systèmes communaux de protection des enfants.
Ainsi, la SNPE serait un véritable guide de conduite pour la protection des enfants vivant sur l’ensemble du territoire et vise aussi bien les enfants mauritaniens que les enfants migrants.
C’est en 2020, que la SNPE a été finalisée et validée par le MASEF. Depuis lors, les financements attendus n’ont pas suivi pour la mise en œuvre de la stratégie afin de lancer la phase opérationnelle prévue pour 5 ans.
Après le Rwanda, la Mauritanie pourrait être pionnière
Trois années se sont déjà écoulées, sans financement de la stratégie. La cérémonie prévue le samedi 4 février est une démarché lancée par le MASEF et Save The Children, sur financement de l’ambassade des USA en Mauritanie. Elle part du principe que « tout ce qui est destiné aux enfants doit être fait par les enfants ».
C’est ainsi que plusieurs enfants des six wilayas citées ont été formés sur leurs droits. Leur participation a été requise pour porter le plaidoyer sur la base que « ce que les enfants veulent et demandent en bonnes choses, les adultes doivent l’exécuter ».
La Mauritanie, en acceptant de financer la SNPE, serait le deuxième pays en Afrique après le Rwanda, où la démarche participative de enfants pourrait porter ses fruits. Partout ailleurs, la démarche a échoué, selon Bâ Tijane.
La Mauritanie aura beaucoup à gagner à adopter la démarche, selon les cadres de Save The Children, car ce serait une porte d’entrée pour obtenir auprès des partenaires un financement pour sa SNPE, surtout si la demande vient des enfants eux-mêmes.
Cheikh Aïdara