Gaz mauritano-sénégalais : les derniers réglages avant la production

ven, 03/03/2023 - 01:52

La réunion à Dakar du Comité stratégique chargé du suivi du projet de production de gaz dans le Champ gazier Grand Tortue Ahmeyim (GTA), fin janvier, sous la coprésidence du ministre mauritanien du Pétrole, des Mines et de l’Energie, M. Abdessalam Ould Mohamed Saleh et de son homologue du Sénégal Mme Aïssatou Sophie Gladima, est sans doute l’une de celles que l’on pourrait qualifier de derniers réglages.

 

La réunion, qui comprenait des représentants des entreprises soumissionnaires pour le projet, a permis d’évaluer les progrès réalisés dans la mise en œuvre des travaux de la première phase et de faire le point sur l’étude du plan de développement de la deuxième.

Il s’agit pour le comité d’assurer la bonne mise en œuvre de toutes les procédures nécessaires avant d’aborder l’étape de production.

Le Comité stratégique a également rencontré les membres du comité consultatif en charge des enjeux techniques du projet.

Au cours de la réunion, le Comité consultatif a présenté un résumé des travaux des sous-comités spécialisés, qui ont travaillé au cours des derniers jours pour étudier et proposer des recommandations sur les meilleures solutions et options en ce qui concerne notamment le contenu local du projet et la vision future commune des deux pays, l’étude des questions marines et environnementales du projet et le protocole d’accord entre la Mauritanie et le Sénégal sur la circulation des personnes et du matériel dans le cadre du projet.

Les parties mauritanienne et sénégalaise ont exprimé leur satisfaction quant à l’état d’avancement des travaux de la première phase du projet, au moment où le taux d’exécution avoisine les 88%.

Les deux parties ont également manifesté leur intérêt pour l’événement lié au démarrage de la plateforme de production et de stockage FPSO naviguant vers le site de production dans les eaux situées à la frontière commune entre les deux pays.

Afin de s’assurer que les mesures pratiques et organisationnelles nécessaires au bon déroulement du projet, qui revêt un caractère stratégique pour les deux pays, soient prises, il a été convenu de mettre en place des cadres de coopération associant les départements et ministères concernés afin d’accélérer le travail en commun, faciliter l’échange d’informations et surmonter toutes les difficultés.

Pour rappel, le comité stratégique du projet gazier GTA, présidé par les deux ministres du pétrole, se réunit tous les trois mois alternativement à Dakar et à Nouakchott, et le comité consultatif qui lui est rattaché est chargé d’étudier toutes les questions techniques, de proposer des priorités, d’étudier et fournir des solutions liées au projet.

La coprésidence du comité consultatif appartient aux gestionnaires des hydrocarbures des deux pays et compte parmi ses membres des représentants des secteurs ministériels concernés des deux pays (intérieur, extérieur, financier – douane, pêche – marine marchande, environnement, transport, etc.

Le gaz découvert sur la frontière maritime entre la Mauritanie et le Sénégal pourrait, dans les prochaines années, être le facteur déclenchant d’une profonde transformation de l’économie de ces deux pays qui ont décidé de se mettre à deux, en engageant les sociétés BP et Kosmos Energy dans l’ensemble du processus conduisant à la commercialisation de la production du champ Grand Tortue Ahmeyim (GTA) prévue, sauf nouveau report, en 2023.

Des découvertes de gaz qui ont fait de la Mauritanie l’une des destinations privilégiées des investisseurs étrangers, conduisant même certains pays, comme le Royaume-Uni, à ouvrir leurs ambassades à Nouakchott pour raffermir des relations diplomatiques et économiques prometteuses.

Ainsi, après 5 milliards d’investissement et six années de développement, le champ Grand Tortue Ahmeyim (GTA) devrait entrer en production en 2023 (après un léger retard dû au Covid-19) et produire 2,5 millions de tonnes de gaz par an. Selon les prévisions, ce chiffre atteindra 5 millions de tonnes en 2027 et 10 millions de tonnes en 2030.

 

Sneiba Mohamed