A quelques heures de l’ouverture de la campagne électorale pour les municipales, régionales et législatives fixée ce jeudi 27 avril 2023 à minuit, la Coalition de l’Alternance menée par son leader charismatique, Birame Dah Abeid, vient d’enregistrer l’adhésion d’une femme de poids, Marième Mint Moueti, femme de l’ombre dans les succès électoraux de l’ancien parti au pouvoir, le PRDS devenu PRDR.
L’information du jour, lancée au cours de la conférence de presse animée jeudi 27 avril 2023 au siège de campagne du parti Réforme pour une Action Globale (RAG), membre de la Coalition de l’Alternance sous les couleurs du parti SAWAB, c’est sans doute l’adhésion de Marième Mint Moueti.
Un renfort de taille
Epouse de l’ancien Wali et Ministre, 1er vice-président de l’Assemblée Nationale, Hamady Meimou, puissant cadre au sein du système politique qui dirige le pays depuis le début des années 90, Marième Mint Moueti a toujours été la femme de l’ombre, épaulant son époux dans tous les combats qu’il a menés et continue de mener, que ce soit au sein du puissant parti-Etat, le PRDS, qui a régné sur le pays jusqu’en 2005, ou tous les régimes qui lui ont succédé jusqu’à nos jours.
Elle déclare avoir été séduit par le discours et le combat mené par Birame Dah Abeid et qu’elle compte le soutenir jusqu’à la présidentielle de 2024.
Birame Dah Abeid a déclaré que cette adhésion de taille est un apport considérable et qu’elle intervient à point nommé, à la veille de la campagne électorale dont l’ouverture est prévue ce jeudi 27 avril 2023 à minuit. D’ores et déjà, la nouvelle venue intègre le staff de campagne comme conseillère spéciale de Ethmane Ould Yali, président du parti RAG et Directeur de campagne de la coalition.
Répartition inéquitable de la subvention publique
En marge de la cérémonie d’adhésion de Marième Mint Moueti, Birame Dah Abeid est revenu sur la répartition de la subvention que l’Etat accorde aux partis politiques pour soutenir leurs frais de campagne.
Selon lui, l’actuel homme fort de l’Etat, Mohamed Ahmed Mohamed Lemine, puissant Ministre de l’Intérieur, a rompu les acquis que l’élite politique nationale avait arraché depuis quelques années. En effet, sous le règne de Mohamed Abdel Aziz (2009-2019), les partis politique en lice dans les joutes électorales recevaient 500.000 ouguiyas par liste de candidature déposée.
Lors de la dernière rencontre entre les partis politiques engagés dans les élections du 13 mai prochain et le ministre de l’Intérieur, ce dernier aurait décidé d’une manière unilatérale d’accorder le même montant entre un parti qui a déposé une liste et un autre qui en a déposé cent. En d’autres termes, il a divisé la subvention de manière égale entre les partis sans tenir compte du nombre de listes déposées.
Cette décision a été prise, selon Birame Dah Abeid, pour empêcher le parti SAWAB d’obtenir des fonds importants, d’autant plus que l’écrasante majorité de ses élus sont issus du parti RAG non reconnu et de son leader Birame Dah Abeid. Et d’ajouter que cette répartition inégale et inéquitable a été cautionnée par les partis de la majorité mais aussi par une opposition devenue une antichambre du pouvoir, une opposition vassalisée, selon les termes utilisés par Birame Dah Abeid.
Il a également fustigé les hommes d’affaires mauritaniens qu’il a qualifiés d’oppresseurs, puisque leurs fortunes contribuent au maintien d’un système politique fossoyeur des ambitions du peuple. Selon lui, ces hommes d’affaires ont mobilisé quelques 6 milliards d’ouguiyas pour la campagne électorale du parti INSAV au pouvoir et n’ont rien versé à ses concurrents qui peinent à joindre les bouts pour boucler leur budget de campagne.
Cette inégalité des forces fausse le débat démocratique, selon Birame, surtout entre un parti au pouvoir soutenu par toute l’armada de l’Etat, les membres du gouvernement et les moyens de l’Etat, l’administration territoriale, les généraux et hauts gradés de l’armée, le patronat et la notabilité nobiliaire soutenue par ses tribus et ses fractions et de l’autre côté, des partis politiques qui ne doivent compter que sur des moyens dérisoires et limités.
« Des juges partisans et non formés »
Interpellé sur la dernière décision du Conseil Constitutionnel consistant à mobiliser 69 juges, dont 3 qui seront affectés à l’étranger, pour suivre le processus électoral et régler les différents dans leur Moughataa, Birame Dah Abeid a déclaré que ses juges ne sont pas d’abord formés et qu’ensuite, l’expérience a montré leur connivence avec les tenants du pouvoir.
Il a cité dans ce cadre plusieurs exemples où ses juges se sont montrés comme des exécutants de la commande publique en matière de justice.
Cheikh Aïdara