Nouakchott a abrité jeudi 8 juin 2023 un atelier sur le rapport national d’examen de la mise en œuvre de la Conférence internationale sur la Population et le Développement (CIPD) + 25. La question centrale en filigrane est de savoir : où en la Mauritanie par rapport à ses engagements depuis la dernière conférence de Nairobi en 2019.
Organisé par le Ministère des Affaires Economiques et de la Promotion des Secteurs Productifs (MAEPSP), avec l’appui du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), un atelier d’une journée s’est tenue à Nouakchott le 8 juin 2023 pour examiner le rapport préliminaire de la mise en œuvre des recommandations de la CIPD+25 tenue à Nairobi (Ethiopie) et de la Déclaration d’Addis-Abeba sur la population et le développement (DAAPD) +5.
Un rapport pour l'Union africaine
A l’entame de son intervention, le consultant recruté pour l’élaboration du rapport, Monsieur Isselmou Mohamed a précisé qu’à l’instar de tous les membres, la Mauritanie doit envoyer son rapport de mise en œuvre à l’Union Africaine, précisant que le pays est en avance par rapport au délai imparti, car ayant finalisé son premier draft déjà en avril 2023.
Il a ensuite procédé à la présentation de son exposé sur le rapport qui commence par un aperçu sur le contexte national, avec un rappel sur la géographie et des éléments de démographie, puis un bref mot sur la stratégie nationale de croissance accélérée (SCAPP) 2016-2030 et le Programme Elargi du Président de la République (ProPEP) 2020-2022.
Le rapport se décline en six grands piliers.
Pilier 1, « En matière de dignité et égalité » qui parle du respect des droits de l’homme, la pauvreté qui a accusé un faible recul (31% en 2014 et 28,2% en 2029), la parité genre, avec la persistance des inégalités homme-femme.
Pilier 2, « la Santé », qui aborde la situation laissée par la pandémie Covid-2019 qui a mis à nu la faiblesse du système de santé, avec baisse ou tassement des incidences des autres grandes pandémies et la malnutrition, baisse du taux de mortalité maternelle néonatale infantile et juvénile.
Pilier 3, « en matière de lieu et de mobilité », sur les questions de l’urbanisme et les flux migratoires.
Pilier 4, « en matière de gouvernance », qui évoque notamment le « Levier 3 » de la SCAPP sur la capture du dividende démographique, avec un focus sur le taux élevé de la fécondité, le chômage, la migration des jeunes, l’urbanisation et l’environnement qui constituent des défis majeurs à relever.
Pilier 5, « en matière de données et de statistiques », avec la restructuration de l’Office national de la statistique (ONS) qui devient Agence nationale de la statistique, de l’analyse démographique et économique (ANSADE). La réalisation des grandes opérations de collecte avec respect des calendriers, comme l’EPCV 2019-2020, l’EDS 2019-2021 et le RGPH en cours pour 2023, est considérée comme un acquis à saluer.
Pilier 6, « en matière de partenariat et de coopération », avec le bon fonctionnement du partenariat mondial et régional qui a donné des résultats malgré les contraintes internationales (problèmes sécuritaires et sanitaires).
Des engagements de la Mauritanie
Dans ces principaux constats, le rapport note que « l’évaluation des progrès et défis en matière de respect des engagements pris par la Mauritanie a montré que plusieurs d’entre eux n’ont pas été réalisés ». Et de donner quelques raisons telles que, des capacités limitées et des ressources insuffisantes. Deux facteurs peuvent cependant, d’après le rapport, permettre d’améliorer la situation, une forte croissance inclusive et des politiques favorables au dividende démographique.
Travaux de groupes
Pendant plusieurs heures, les participants se sont scindés en trois groupes de travail, à raison de deux piliers par groupe. Il leur a été demandé de s’assurer de l’exactitude des données, des sources et de les actualiser, de donner en cas de besoin, des avis sur les appréciations formulées par le consultant, de proposer, si nécessaire, des reformulations de phrases et corrections de coquilles, enfin, de suggérer des recommandations complémentaires. Les participants ont travaillé sur les annexes du rapport en remplissant les cases non renseignées.
Un atelier de validation pour le rapport final sera bientôt tenu, selon les organisateurs.
Cheikh Aïdara