La Mauritanie est prise aujourd’hui dans le tourbillon du « rêve américain » avec l’exode de centaines, voire de milliers, de jeunes Mauritaniens partis à l’aventure vers le pays de l’Oncle Sam où l’on croit que tout est possible, sans que cela appelle à penser au « tout est permis » de Nietzsche.
Cette histoire du « Mur » qu’il faut franchir pour être aux USA vus comme un Eldorado par ceux qui sont restés au pays me fait penser à mon départ, il y a près de deux décennies, poussé vers l’exil à la fermeture d’un grand hôtel de la place où j"avais une bonne situation.
Depuis, tout ce que j'entreprends me renvoie l’image du Mauritanien qui sait pourquoi il a quitté son pays. Et, surtout, pourquoi il doit travailler à donner une bonne image de cette chère Mauritanie pour que ceux qui désirent suivre la même voie ne soient pas ciblés comme les ressortissants d’un pays de m…
Bien installé aux USA, Alhamdoulilahi, je ne suis pas de ces « exilés » qui pensent que, loin de leur pays, il faut croire que tout est permis. Une image à soigner, en tant qu’individu certes, mais aussi, comme représentant d’une communauté nationale qu’il faut bien REPRESENTER. C’est pourquoi, quand avait éclaté, il y a quelques mois, cette histoire des activistes blogueurs qui ont voulu « créer l’événement » à Washington, lors du Sommet États-Unis-Afrique, en huant le président Ghazouani et sa délégation, j'avais écrit pour dénoncer ce comportement, pensant que si le droit à la libre expression est reconnu à tous, il était préférable de ne pas "transporter" nos problèmes à l’étranger. Ne dit-on pas, à raison, que "le linge sale se lave en famille" ?
Je disais souvent à certains amis, même quand j'étais encore au pays, que je refuse de toucher aux choses « sacrées », dont la bonne image de la Mauritanie. Étant un opérateur économique qui travaille dans le domaine du commerce, avec mes propres boutiques, j'ai toujours eu le souci de rassembler les Mauritaniens expatriés, pas de les diviser.
Car je pense que les Mauritaniens – d’Amérique ou d’ailleurs - doivent cultiver l’esprit de cohésion et d’entente, comme une bonne équipe de football, pour atteindre les objectifs qu’ils se sont fixés, individuellement, mais aussi ceux qui servent la Mauritanie en tant que pays en développement qui a besoin de tous ses fils, de l’intérieur et de la diaspora. En ce qui me concerne, je peux dire, en toute modestie, que j’ai apporté mon soutien à beaucoup de jeunes mauritaniens qui ont débarqué aux Etats-Unis sans savoir réellement ce qui les attend, perdus comme dans un désert. Parce, le premier obstacle est celui de la langue, et si vous n’avez aucun soutien à vos débuts ici, il y a peu de chance que vous trouviez le bon créneau. J’essaie toujours d’aider car je suis conscient des difficultés que rencontre celui qui n’est pas dans son pays, celui qui n’est pas bien préparé à ce qui, au début, n’est qu’une aventure, une question de survie avant d’être un choix de s’exiler pour trouver un mieux vivre. Si j’ai un conseil à donner à ceux qui sont arrivés récemment ou qui réfléchissent à tenter Dame fortune par-là, c’est de toujours avoir à l’esprit qu'ils sont les ambassadeurs de leur pays et que, de leur bon comportement, dépend l’accueil qui sera réservé à ceux qui viendront bien après nous. Car ne pas oublier que l’immigration fait partie des choses du monde, qu’elle se poursuivra tant que celui-ci existe et qu’elle constitue un autre type de relations entre les peuples, entre les Etats. C’est à ce titre qu’il faut bien soigner notre image de Mauritaniens et partant celui de notre cher pays.
El Hakim Diakité. PO BOX 20594. New York 10009, Tél : +1 (718)-300-6375