Mon expérience à Radio Mauritanie n’a pas été longue. Huit ans exactement. Une période qui a vu se succéder à la tête de l’institution plusieurs directeurs généraux : Hamma Ould Soueilem (ancien ministre), Mohamed Salem Ould Bouka, nommé, après, à la tête de l’Union des radios arabes, Irabiha Mint Abdel Weddoud, qui assurait un intérim, en attendant la nomination d’un nouveau directeur général.
Au cours de cette période d’attente où l’on parlait de la faillite de l’établissement due à la mauvaise gestion, est survenue la nomination du journaliste Mohamed Cheikh Ould Sidi Mohamed, et nous avons compris alors qu’il y a un changement d’optique au niveau de notre institution, avec une symbiose parfaite entre la nouvelle direction et les employés. Des missions à l’intérieur pour faire l’état des lieux et déterminer les insuffisances, distribution d’équipements, généralisation de l'expérience de la radio mère au niveau des stations régionales.
Il nous a dit un jour qu’il trouvait des difficultés à présenter des émissions religieuses et qu’il voulait que la radio se rattrape en comblant ce vide, en s’intéressant au Coran et à ses sciences.
Tout ceci arrive au moment où la Radio parvient à décrocher de nouveaux contrats commerciaux qui lui ont permis de sortir de la précarité financière dans laquelle Mohamed Cheikh l’a trouvée profondément empêtrée.
Il a aussi réussi une décentralisation qui a permis à Radio Mauritanie d’élargir ses activités et son audience en tant que service public. Ce fut ainsi les Journées portes ouvertes qui ont suscité une saine émulation entre les différentes wilayas du pays, quand Sinni Abdawa parlait de l’Adrar, Cheikh Ould Babakar du Brakna, Baba Ould Cheikhna de l’Assaba, Camara du Guidhimagha, Fatimetou Mint Mohamed Vall d’Aioun et un autre du Trarza.
Alors, on trouvait le pays tout entier en symbiose, et le directeur général présent, à quelques mètres du journaliste qui distribue la ligne. Une présence extraordinaire qui dénotait d’un dynamisme que Mohamed Cheikh Ould Sidi Mohamed a insufflé à toute l’institution. L’homme n’a pas besoin de quelqu’un pour vanter ses mérites tellement son bilan plaide pour lui, machallah.
C’est le directeur général de l’Agence Mauritanienne d’information (AMI) qui avait attiré mon attention sur ce style de gestion qui caractérise l’arrivée à la tête des médias publics de journalistes choisis par les autorités pour leurs compétences avérées.
Il est incontestable qu’en bouclant la boucle avec la nomination de Mohamed Mahmoud Ould Abou Al Maaly à la télévision Al Mouritaniya et d'El Houssein Ould Meddou à la présidence de la Haute Autorité de la Presse et de l’Audiovisuel (HAPA), les autorités publiques ont appliqué le principe, longtemps délaissé, de l’homme qu’il faut à la place qu’il faut.
Le blogueur Sidi Mohamed Ould Moutali