Le président de la Zone franche de Nouadhibou, Mohamed Ali Ould Sidi Mohamed, nommé à la tête de cette institution en décembre 2020, vient d’en faire un état des lieux sans complaisance, lors d’une émission de la télévision Al Mouritaniya.
Sans remettre en cause le bien-fondé de la création de la zone franche de Nouadhibou, Mohamed Ali Ould Sidi Mohamed affirme, cependant, que la ZFN n’a atteint aucun des objectifs qui avaient présidé à sa naissance en 2013, parce qu’elle a été « détournée », en fin de compte à des fins qui ne servent que les personnes qui en ont profité en faisant fi des lois censées la régir.
Il a cependant précisé que la zone franche peut encore atteindre ses objectifs, grâce à la volonté politique du président de la République, Mohamed Ould Cheikh Ghazouani qui lui accorde une grande importance et une place de choix dans le développement de la capitale économique du pays.
Le début des travaux du port en eau profonde de Nouadhibou, dont les travaux dureront trois ans, est la meilleure preuve de cet intérêt. La Mauritanie a cependant perdu un allié de taille, à savoir le temps perdu par la ZFN, qui aurait pu aujourd’hui être bien lancée pour atteindre ses objectifs de développement socioéconomiques et géostratégiques.
Parce que, explique le président de la Zone franche, le simple fait d’avoir évoqué la création de cette structure a boosté le chiffre d’affaires de certaines entreprises publiques, comme le port autonome de Nouadhibou qui a vu son chiffre d’affaires passer de 2,8 milliards d’anciennes ouguiyas, en 2013, à 8,5 milliards, en 2020. Pour le port artisanal, le chiffre d’affaires est passé, durant la même période, de 400 millions d’ouguiyas à 1,3 milliard d’ouguiyas.
En ce qui concerne les impôts, l’augmentation a été aussi spectaculaire, passant de 5,4 milliards à 9,6 milliards. Ces « bonnes choses » ne cachent cependant pas toutes les incohérences que l’actuel président de la ZFN a trouvées devant lui et qu’il cherche depuis à redresser.
Sid Mhamed Ould Mhaymed