Entre la commune de Nouadhibou et la zone franche le torchon brûle depuis un certain temps. A l’origine de ce malentendu, la volonté manifeste, semble-t-il, de la Zone franche de mettre sous sa coupe tout ce qui rapporte dans une ville dont le maire est connu pour être un farouche défenseur des droits et prérogatives que lui attribue son statut de premier magistrat de Nouadhibou.
Député-maire de Nouadhibou élu haut la main à maintes reprises, Ghassem Ould Bellali, avait saisi l’occasion de la manifestation "Nouadhibou d’accord" pour recadrer les responsables de la zone franche coupables, à ses yeux, d’un délit de lèse-majesté avec cette boulimie à vouloir tout régenter. Evoquant les textes de loi, le maire dira que la commune est l’institution - la seule - que la constitution et l’Etat chargent des problèmes des habitants de la ville. Elle doit pour cela faire ce qu’elle peut de bien et, aussi, protéger ces habitants de ce qui peut leur nuire comme effets causés par d’autres institutions. « Je veux préciser certaines choses que beaucoup ignorent, dira-t-il : la zone franche a d'abord une mission économique et Dieu a voulu qu'on lui coupe aussi certaines missions qui étaient entre les mains de la commune. Mais, elle n'a pas en charge la gestion de la commune et encore moins l'administration. La Justice, l’armée, la sécurité, la santé, l’enseignement originel, l’éducation, etc ne sont pas du ressort de la zone franche. En un mot, les institutions de l'État ne sont pas sous la tutelle de la Zone franche. » Un blogueur et un directeur, tous deux proches du président de la zone franche, ont voulu répondre au député-maire mais mal leur en prit. Au premier, le député-maire répond que « non, la commune n’est pas sous la tutelle de la ZF mais qu’elle dépend du ministère de l'intérieur et de celui des finances, en ce qui concerne les dépenses.
« La mairie ne veux pas de ce qui a été attribué à tort à la zone franche mais cette dernière accapare des biens qui reviennent de droit à la mairie, comme les marchés que cette dernière a construits grâce aux taxes levées sur les citoyens. Des marchés négligés aujourd'hui parce que ne bénéficiant plus du précieux entretien de la mairie. Le marché du quatrième robinet est l'objet d'un accord entre la commune et le groupe Noueigued et seuls ces deux partenaires peuvent le gérer légalement. C'est également le cas d'autres marchés laissés entre les mains de gestionnaires peu regardants. « Nous respectons les décisions prises par l'état, notamment celles confiant quelques-unes de nos anciennes missions à la zone franche, mais en tant que maire, je vais faire quelques observations », poursuit Ould Bellali : « Parmi ces missions, l'assainissement sur lequel la zone franche gagne des ressources conséquentes versées par les sociétés de pêche. Comment se fait-il alors que la zone franche cherche à embrigader nos femmes et nos jeunes pour nettoyer une ville dont elle a la charge et dispose de moyens conséquent pour cela. Je proteste vivement contre de tels agissements. Je considère qu'il s'agit là d'un détournement parce que l’Etat a donné à la zone franche les moyens qu'il faut pour cette mission et que rien ne justifie qu'elle s'en décharge, sans frais, sur des femmes et des jeunes qui peuvent être utilisés là où les moyens manquent réellement. En conclusion, en ma qualité de maire et de député, je réponds sans devoir m'appuyer sur d'autres et je dis à la zone franche qu'elle doit respecter les citoyens et que ce respect passe d'abord par celui qui doit être accordé à la mairie et à ses élus. Et celui qui ne respecte pas un député-maire élu haut la main par les voix des habitants de la ville ne respectera pas ces derniers », conclut l’édile de Nouadhibou.
Sid Mohamed Ould Mhaymed