Les Mauritaniens suivent, depuis plusieurs mois, l’actualité américaine comme partie intégrante de leur vécu quotidien. A juste raison. Parce que beaucoup de jeunes (on parle de milliers) ont choisi l’exil aux USA, au péril de leur vie.
On s’attendait donc à ce que la visite de Ghazouani à New York pour prendre part à la 78eme Assemblée générale de l’Onu soit l'occasion de voir comment la communauté mauritanienne aux USA largement augmentée par les arrivées massives de jeunes ayant "sauter le Mur" va accueillir le président de la République. Et si, par rapport aux remous de la visite précédente provoqués par l'activiste Sidi Mohamed Ould Kmach et son groupe, l'ambassade a réagi pour que les mêmes erreurs ne se répètent pas.
Le constat est amer : l’ambassade ne semble toujours pas prendre conscience de l’ampleur (l’importance) des questions de sécurité. Certes, on peut toujours compter sur la diligence de la police américaine - même si ce jour-là elle n’a envoyé que quelques éléments pour faire face aux centaines de manifestants dont certains fraîchement arrivés de Mauritanie.
L’ambassade - et pas seulement celle de New York - doit comprendre son rôle. Et le jouer pleinement. Auprès des ressortissants du pays qu’il faut sensibiliser, encadrer et aider mais aussi des autorités qu’elles représentent en leur apportant la bonne information pour une meilleure prise de décision.
Si j’ai un conseil à donner à ceux qui sont arrivés récemment ou qui réfléchissent à tenter Dame fortune par-là, c’est de toujours avoir à l’esprit qu'ils sont les ambassadeurs de leur pays et que, de leur bon comportement, dépend l’accueil qui sera réservé à ceux qui viendront bien après nous. Car ne pas oublier que l’immigration fait partie des choses du monde, qu’elle se poursuivra tant que celui-ci existe et qu’elle constitue un autre type de relations entre les peuples, entre les Etats. C’est à ce titre qu’il faut bien soigner notre image de Mauritaniens et partant celui de notre cher pays
En dehors même des visites du président de la République, ce rôle doit être compris et joué, en amont et en aval. Pour les jeunes qui arrivent chaque jour mais aussi pour ceux qui préparent le retour. Car la finalité de l'exil est de pouvoir rentrer au pays après y avoir investi une partie de l'argent gagné à la sueur du front en bravant les dangers.
La création d'un nouveau ministère pour les Mauritaniens de l'extérieur doit faciliter cette réinstallation par la mise en place de mécanismes gouvernementaux facilitant le transfert des fonds, la réalisation de projets en Mauritanie et la facilitation pour les procédures administratives et diplomatiques. Cela fait sans doute partie des promesses du président « Ghazouani » mais il y a toujours besoin de le rappeler pour que les responsables en charge de son exécution ne dorment pas sur leurs lauriers et créent ainsi une situation embarrassante pour un président sans doute candidat pour un deuxième mandat.
El hakim diakite. [email protected]. New York New York. 10009.